Création collective « Forts en pensée » : du chant et de la danse pour un opéra public

Création collective « Forts en pensée » : du chant et de la danse pour un opéra public

Projet distributeur | Axe du projet : création artistique | Nature du projet : soutien à la création d’un opéra | Ciné Corps x Centre Étienne Marcel | Année 2023

CAPSULE CRÉATION ARTISTIQUE | CRÉATION D’UN OPÉRA
Forts en pensée : un projet de création collective avec des adolescents accompagnés par le Centre Etienne Marcel (hôpital psychiatrique de jour) porté et imaginé par Virginie Combet, directrice du festival Ciné-Corps

« Forts en pensée » propose à un groupe d’adolescents hospitalisés au Centre Etienne Marcel à Paris une création collective avec toutes les forces en présence (adolescents, artistes et équipe médicale) afin de tisser et faire évoluer les liens entre eux et avec la société. C’est un dispositif où les jeunes pourront penser, créer, mettre en scène et interpréter un opéra en public, aboutissement d’un travail d’une année de philosophie, de danse et de chant avec des intervenants professionnels, dans un rythme d’une séance hebdomadaire. Les artistes intervenants invités sont Dalila Khatir et Anne-Laure Poulain pour le chant lyrique, Paolina Ruiz Carballido et Mithkal Alzghair pour la danse.

La sphère du langage est très souvent sollicitée dans le cadre psychiatrique. Ce projet propose de décentrer la relation que le jeune patient entretient avec les institutions qui l’encadrent, pour construire un processus de création artistique au sein des mêmes institutions.

La restitution de la performance se tient le 1er juin 2024 au Musée d’Art Moderne de Paris en public. Des parcours de découvertes d’œuvres au centre du travail de création ont été au programme au Musée d’Art Moderne, ainsi qu’au Carreau du Temple pour le spectacle vivant et à Micadanses pour la danse qui a accueilli les séances de travail hebdomadaires avec les patients.

Un autre temps
Une pièce dansée et chantée
Samedi 1er juin à 14h30, 15h30 et 16h30
Musée d’art moderne de la Ville de Paris

 

Ce projet est une expérience à la fois pour les participants et les institutions. L’idée est d’explorer la création artistique comme vecteur de revalorisation. Ce qui d’ordinaire est anarchique et rejeté peut devenir un parti pris et trouver sa forme. La finalité publique et institutionnelle valide la qualité de la démarche des adolescents, également auprès de leur entourage, dans un processus global de (re)création des liens qu’ils entretiennent entre eux, avec leurs proches, et avec la société éraflée par la pandémie, qui semble de plus en plus inaccessible, mais qui pourtant est celle dans laquelle il va falloir trouver une place. Les rencontres artistiques réalisées durant le projet offrent autant de modèles d’initiatives personnelles éloignées de la norme sociale, mais solides et viables.

Forts en pensée lutte contre le clivage au sens psychique comme sociétal, en tissant des liens et des idées entre des espaces qui commencent à s’interconnecter : les institutions psychiatriques et culturelles, les jeunes porteurs d’une étrangeté et déscolarisés et les adolescents symboles d’avenir, et le grand public.

 

LES OBJECTIFS :

– Proposer un travail du corps pour acquérir une plus grande connaissance de celui-ci, des limites du sien et de celui des autres, des endroits intimes qui renvoient à la sphère privée, et des endroits qui peuvent être rendus publics (bras, dos par exemple) et investis dans le cadre d’une danse ou d’un chant.

– Guider les adolescents des institutions psychiatriques aux institutions culturelles en vue d’une resocialisation, d’une réconciliation avec la société contemporaine suite à des accidents de vie et aux isolements successifs en ces temps de pandémie.

– Permettre aux adolescents qui passeront leur existence dans des institutions psychiatriques d’entretenir des liens avec l’extérieur par le biais de travaux avec des artistes et intervenants non soignants, en complément du travail de la psychiatrie.

– Permettre aux adolescents un passage dans la vie adulte en se positionnant dans la sphère publique.

– Lutter contre l’enfermement de la pensée à tous niveaux, psychiatrique, social et éthique.

Ce projet est soutenu également par la DRAC/ARS Culture à l’hôpital, la Ville de Paris l’Art pour grandir, la Fondation de France Grandir en Cultures, Le Fonds Musical pour l’Enfance et la Jeunesse et la Fondation Kuntz.

Il est construit en partenariat avec le Musée d’Art Moderne de Paris ainsi que Micadanses, le Carreau du Temple, La Maison des Métallos et le Théâtre Équestre Zingaro Bartabas.

LES PARTICIPANTS DE L’ACTION

Les participants du projet sont hospitalisés à l’hôpital de jour Centre Étienne Marcel et sont présents quotidiennement dans l’institution. La cadence de travail est une séance d’une heure et demie par semaine, de septembre 2023 à juin 2024. L’équipe médicale est formée par des psychologues, éducateurs spécialisés, éducateurs, et des stagiaires psychologues, sous la direction du médecin psychiatre directeur de l’établissement.

Les adolescents traversent des difficultés psychologiques significatives, contextuelles ou durables et ont entre 13 et 18 ans. Le Centre Etienne Marcel accueille des patients en grande souffrance psychique ou sociale souvent majorée par cette période particulière et déstabilisante de l’adolescence et du contexte sanitaire. L’hôpital de jour accueille des adolescents présentant des troubles envahissants du développement à des stades installés ou passagers, ou dans un état actuel de dépression majeure. Pour tous ces adolescents, leurs troubles ont généré des replis, des phobies sociales, des difficultés relationnelles avec leurs pairs. Ils sont souvent exclus du système social et déscolarisés. Ils ont pu se replier dans un monde virtuel, jeux vidéo, ou relation virtuelle avec l’autre, et/ou rester cloîtrés au domicile et inverser leur rythme nycthéméral. Dans cet état de vulnérabilité, les émotions sont dangereuses et difficiles à gérer, et leur corps d’adolescent en pleine mutation porte les stigmates de souffrances (anorexie, scarifications, violences, impulsivité …). Les groupes sont mixtes. Tous les jeunes du projet possèdent le langage. Plus précisément, les adolescents qui participent au projet font face à des troubles psychotiques émergents ou installés. Le Centre Etienne Marcel est situé au centre de Paris, les patients sont issus des territoires urbains de Paris et de sa banlieue.

© Ciné-Corps